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mardi 15 mars 2022

Polémique au salon de la bande dessinée d'Angoulême : l'effet boomerang

L'opération de greenwashing sur fond de récupération politique ne passe pas au Festival d'Angoulême.


Le Festival de la bande dessinée d'Angoulême, FIBD, va ouvrir ses portes (du 17 mars au 20 mars 2022) après une année sans, pour cause de Covid-19 et avec des difficultés financières. L'édition 2022, qui devait se tenir en janvier, a été retardée, en raison de la quatrième vague et l'absence de millésime 2021 à fait un trou dans la caisse.

La tenue du FIBD devrait être une fête pour tous les bédéphiles, auteurs et scénaristes, qui ont été sevrés de leur plus grande manifestation, mais l'inauguration va être entachée par une nouvelle polémique, sur fond de politique.

En 2021, le Festival a annoncé la création d'un prix voué à récompenser une oeuvre sur le thème de l'écologie. Ce nouveau prix avait fait des bulles, dans un premier temps, chez certains auteurs, qui contestaient sa mise en place. En effet, depuis 1997, le prix Tournesol, décerné par Les Verts EELV, en marge du Festival, récompense, lui aussi les auteurs jugés écolos. L'organisation leur a répondu qu'elle ne souhaitait pas être associée à un parti politique.

Un prix vert en carton

L'affaire aurait pu en rester là, si les jurés n'avaient soi-disant réalisés, sur le tard, que le nom de la récompense "prix éco-fauve Raja" puait désormais, selon eux, la peinture verte et le greenwashing. Le sponsor du trophée est en effet Raja, industriel de l'emballage. Le jury dans son entier a donc jeté l'éponge, bio, et au moins trois auteurs pressentis se sont retirés du concours.

Pas très emballés, ils se sont livrés à un grand déballage, notamment sur les réseaux sociaux.

L'organisation s'est défendue en arguant que les temps sont durs et que le soutien sans faille de l'industriel de l'emballage méritait bien un renvoi d'ascenseur. Un argument aussitôt interprété : quand les caisses sont vides, l'argent n'a pas d'odeur et tant pis pour la chlorophylle.

Si on résume l'histoire, le Festival d'Angoulême s'est acheté une conscience verte en carton dans l'air du temps, mais s'est pris, par effet boomerang, un retour de baton de la part des radicaux écolos, intransigeants. 

Le coup de pied de l'âne vert

On peut aussi y voir la marque du mécontentement des inventeurs du prix Tournseol, privés en quelque sorte de leur contribution pirate à l'événement, vouée à passer à l'as derrière une récompense officielle.

Le FIBD pensait sans doute en avoir fini avec les bad strip en trouvant le moyen de rémunérer auteurs et scénaristes soumis à des heures de dédicaces ininterrompues. Un certain nombre avait en effet menacé de coincer la bulle en rangeant les stylos. C'est donc le ministère de la Culture qui les rémunérera, dans le cadre d'une convention signée récemment.

Avec tout ça, on en aurait presque oublié que la BD est une fête et que l'édition 2022 du festival d'Angoulême propose de belles expos, dont celle consacrée au papa d'Astérix, Goscinny. Mais peut-être que ces revendications sont à leur manière un hommage à celui qui avait œuvré en son temps à la création d'un syndicat des scénaristes. 


vendredi 4 mars 2022

Les échangés, roman zemmourien : petit troll anonyme, merci !

Les échangés, roman zemmourien, selon un troll. Merci à toi, petit hater.

Ce billet est pour toi, petit troll planqué derrière ton clavier, nourri de rancune rance, hater impuissant et lobotomisé. Je t'attendais depuis quelques années déjà. Tu es arrivé, masqué, veule, bileux, tout tremblant de tes haines recuites et tu a posé ton minuscule commentaire sur mon livre : "à vomir".

Les échangés, roman Zemmourien

La tête sur la cuvette, tu as exprimé le propos binaire qui t'anime. Le bouquin en question, "Les échangés", tu l'as trouvé "zemmourien". Selon le logiciel qui te tient lieu d'esprit, ce devait être le sommet de l'argument littéraire, l'alpha et l'omega de l'analyse politique.

Tu aurais pu faire mieux, t'exprimer sur l'écriture, juger les personnages, casser l'intrigue, je ne sais pas, argumenter un peu le cheminement qui t'a conduit à cette brillante critique. Tu t'es contenté de te vider de ta maigre substance : "à vomir, car zemmourien". Tu m'as déçu. Je tire la chasse.

Tu m'as déçu, mais tu m'as rendu service. Je ne vais pas raconter que la minuscule étoile qui fait baisser mon référencement sur Amazon m'a réjoui. Bien sûr qu'elle me nuit ; nuire, d'ailleurs, n'est-ce pas ta raison d'être ? Tu me serais tombé sous la mains quand je l'ai vue, je t'aurais aplati.

Avis aux électeurs de Zemmour

Je te dis merci, donc, car tu ouvres le champ de mes lecteurs aux zemmouriens qui n'auraient pas eu l'idée de s'intéresser à mon roman sans ton éructation. Ton intervention me donne l'occasion de les inviter à me lire. Ils pourraient apprécier.

Tu as sans doute raison, dans le fond : il y a quelque chose du constat d'Eric Zemmour dans ce récit. L'histoire des échangés se déroule dans une France en proie aux émeutes, fractionnée, divisée, sous un régime corrompu. Ce n'est pas loin du tableau que le candidat à la présidentielle dépeint de notre pays. "Le Grand Remplacement n'est pas loin" ; c'est ce que tu as du te dire. Si d'ailleurs tu avais eu un peu de culture, tu aurais plus qualifier ce roman de camusien.

Mais un roman ne constitue ni un manifeste ni un programme politique. C'est juste une histoire. Chacun y trouve ce qu'il y emporte. Toi, je te soupçonne de t'être reconnu dans les personnages les plus tordus de cette aventure. J'ai ma petite idée à ce sujet. Et j'aimerai bien que mes lecteurs me disent auquel ils t'affecteraient...

lundi 10 janvier 2022

Les échangés, thriller politique, c'est arrivé demain

Les échangés, un thriller politique et social.

L’enlèvement d’un nouveau-né à ses co-parents déclenche une série de violences. Les forces de sécurité peinent à contenir les bandes armées qui prennent possession de quartiers entiers. Des familles tentent de s’enfuir de zones urbaines qui ont fait sécession. Elles cherchent refuge dans des campagnes oubliées.

Dans cette ambiance insurrectionnelle, les enquêteurs s’efforcent de retrouver l’enfant et d’identifier son ravisseur. Des groupes d’influence et des organisations politiques brouillent les pistes. Les soupçons se portent sur l’oncle du bébé.

Traqué par une organisation criminelle

L’inspecteur Ledhu explore toutes les hypothèses. Victor Perrodeau, son principal suspect, est pris en chasse par les hommes de main d’un magnat du porno et de sa fille, aussi envoûtante et sensuelle que nocive. Les filets se resserrent autour des protagonistes de cette traque sans pitié qui traverse des territoires bouleversés par une puissante lame de fond.

Le fugitif, qui cherche à préserver le secret de la nouvelle famille de l’enfant, doit échapper à ses poursuivants. Des hommes et des femmes sont assassinés sur ordre. L’État allume des contre-feux. L’inspecteur Ledhu décèle les signes de la manipulation. Les traîtres sont à sa porte.



Course-poursuite dans une France en feu

Victor doit sauver cet enfant, dont le destin est de devenir un symbole. Soit le symbole d’un nouvel ordre, apatride, sans famille, technocratique, mélangé, le premier bâtard officiel d’une idéologie normative visant à broyer les liens naturels au profit d’une matrice aseptisée et égalisatrice. Soit le symbole de l’insoumission à cette broyeuse implacable.

Dans la course-poursuite dont il est le gibier, il va transgresser tous les interdits : meurtre, luxure, vol… Il va chercher à s’exiler de France par la mer et devra prendre part à la défense d’une forteresse médiévale aux confins de la Provence.

Le progrès sociétal ultime

Au commencement était une idée simple : partager les nouveau-nés entre toutes les familles en désir d’enfant. Une manière de faire écho à cette proposition de Yann Moix : « La vraie révolution, la vraie égalité totale, ce serait de mélanger les bébés à la naissance comme dans La vie est un long fleuve tranquille. On devrait interdire aux parents d’élever leurs enfants biologiques, »

Il y a deux manières de bouleverser la société : par glissement progressif et par la révolution. Pour la première fois de l’histoire, une civilisation est soumise à l’anéantissement des fondements de son organisation sociale et de ses valeurs.

Est-ce une réforme ou une révolution ? Peu importe. Le désespoir pousse le peuple dans la rue. Des communautés s’affrontent et l’État est au bout de ses contradictions.

Un futur possible, très possible

Les échangés est un thriller politique et social, l’histoire d’une traque impitoyable. C’est un roman d’aventure qui dessine un futur possible s’inscrivant dans des lignes de fuites existantes. Les perspectives de la cité radieuse en gestation ne sont encore que des esquisses. Elles préfigurent pourtant un Titan.

jeudi 16 décembre 2021

Les échangés, version longue de la fabrique des bâtards [non censuré]

Les échangés, nouvelle édition de la Fabrique des bâtards, augmentée et non censurée, pour l'instant. 

Les échangés, c'est le nouveau titre de la fabrique des bâtards. Et c'est aussi un nouveau roman. J'ai ajouté à la première édition, un chapitre qui lance l'action dès les premières lignes. Il donne aussi des informations supplémentaires, qui permettent d'appréhender un peu mieux la psychologie de l'un des personnages.

La fabrique des bâtards était banni des AD par Amazon, qui estime que le mot bâtard est vulgaire, injurieux et profane (sic). Or, sans AD, la promo propre à Amazon, impossible pour un livre autoédité de remonter dans les requêtes. Il reste invisible et ne peut espérer trouver ses lecteurs.

Amazon est une formidable opportunité pour les indépendants, quoi qu'on pense de ce géant en situation de quasi monopole. C'est la seul plateforme libre d'accès, simple à utiliser et qui réunit tous les outils pour créer un livre. Mais c'est aussi un GAFAM, une grande société américaine, avec ses règles incongrues et son moralisme à la mode WASP, teintée de wokisme, tout la paradoxe américain.

J'ai donc tout essayé pour tenter de sauver la fabrique, en vain. Mes échanges avec les modérateurs basés en Californie, qui écrivent et lisent le Français en Anglais via Google Translate, sont juste surréalistes. J'ai changé la couverture, tenté de passer en douce en remplaçant les a de bâtard par des @. L'algorithme a tout prévu et ne laisse rien passer.

L'option nouveau roman s'est donc imposée. Et, avec elle, la nécessité d'améliorer le précédent. 

Voici comment est né Les échangés. 

En précommande jusqu'au 22 décembre, en Ebook et d'ores et déjà en version brochée.

https://www.amazon.fr/dp/B09NP2V363

mardi 7 décembre 2021

La boîte à livres de Magnus, jeu-concours

Jeu concours la boîte à livres
Jeu concours : tentez de gagner trois des livres de la boîte à livres.

La boîte à livre de Magnus est un jeu-concours. Je vous propose de tenter de gagner 3 livres à choisir dans la sélection ci-dessous. Ce sont des livres que j'ai lus et que je souhaite partager avec vous. Ces livres ont eu une histoire avec moi. Certains ont été achetés d'occasion ou bien en librairie, d'autres m'ont été offerts. 

C'est le principe de la boîte à livres : des bouquins qui ont été trimbalés, ont traîné sur une table de chevet, qui ont été cornés, malmenés (en bon état et propres), mais qui continuent leur boulot de bons petits livre, en racontant leur histoire.

Il y en a pour tous les goûts et tous les dégoûts, peut-être. Mais vous pourrez piocher, dès lors que le sort vous aura désigné.

Pour participer et tenter de gagner, il vous suffit de renseigner le doc ci-dessous. Le tirage aura lieu le 14 décembre. Le gagnant ou la gagnante sera informé par tous les moyens disponibles (réseaux sociaux, mail...) et pourra alors faire son choix.

Vous pourrez augmenter vos chances en partageant mes posts sur Instagram, Facebook et Twitter, en vous abonnant à ces comptes, en invitant des amis. 

Chaque action validant une nouvelle participation. Inutile de vous inscrire plusieurs fois dans le formulaire, ça se voit... Evitez d'utiliser des comptes jeu aussi. Jouez le jeu, simplement.



La liste des livres de la Boîte à livres

Mamie Luger - Benoît Philippon - édition Le livre de Poche


Six heures du matin, Berthe, cent deux ans, canarde l’escouade de flics qui a pris d’assaut sa chaumière auvergnate. Huit heures, l’inspecteur Ventura entame la garde à vue la plus ahurissante de sa carrière. La grand-mère au Luger passe aux aveux et le récit de sa vie est un feu d’artifice. Il y est question de meurtriers en cavale, de veuve noire et de nazi enterré dans sa cave. Alors aveux, confession ou règlement de comptes ? Ventura ne sait pas à quel jeu de dupes joue la vieille édentée, mais il sent qu’il va falloir creuser. Et pas qu’un peu.

Mon avis : Un polar original, bien troussé, qui se lit facilement. Mamie Luger est en garde-à-vue. Elle fait défiler sa vie à un flic qui va de surprises en surprises. J'ai vraiment aimé, mais j'ai trouvé que le livre s'essoufflait un peu sur la fin, à force d'user trop souvent des mêmes mécanismes. 

Requiem pour la République - Thomas Cantaloube - Folio policier


Automne 1959. L’élimination d’un avocat algérien lié au FLN vire au carnage. Toute une famille est décimée.

Aimé de la Salle de Rochemaure charge Antoine Carrega, ancien résistant de son réseau mais aussi voyou corse qui a ses entrées dans le Milieu, d’enquêter sur les meurtres de sa fille, ses petits-enfants et son gendre.Sirius Volkstrom, ancien collabo devenu exécuteur des basses oeuvres du pouvoir, est lui aussi à la poursuite du tueur qu’il était censé neutraliser pour le compte de Jean-Paul Deogratias, fonctionnaire et bras droit du préfet Maurice Papon. Sur le lieu du crime, Sirius a récupéré des documents estampillés secret-défense dont il peine à comprendre le sens et les enjeux, mais qu’il compte bien utiliser à son profit.Luc Blanchard, jeune flic naïf affublé d’un vieil acolyte alcoolique, est chargé de mener une enquête manipulée dès le début par la préfecture.

Leur traque va amener ces trois hommes aux caractères et aux convictions radicalement différentes à se croiser, à s’opposer un temps puis, contre toute attente, à s’allier contre une manipulation politique d’envergure.

Mon avis : un excellent policier sur fond d'événement historiques. Le récit est très efficace. Le toile de fond historique est finement utilisée, en impliquant des personnages authentiques. Il est juste à regretter qu'elle soit employée pour servir le discours indigéniste. Ca n'entache toutefois en rien la qualité du polar, la sensibilité des personnages, leur évolution et les rébondissements de l'histoire.

Léviatemps - Maxime Chattam - Editions Pocket


A trop désirer la mort, on y brûle son âme.
Paris, 1900.
Prisonnier de son succès, un écrivain décide de tout quitter pour entrer au plus profond de ses cauchemars, de ses abysses, explorer ce qu'il y a de pire en lui. Dans ce terreau de peurs se cache la matrice des monstres enfouis en chacun de nous.
Un Léviatemps d'ombres, un golem de violence.
Guy de Timée voulait déterrer la fange, il va rencontrer le Mal.
Des cercles ésotériques de la capitale aux démesures de l'Exposition universelle, le début du XXe siècle inspire à Maxime Chattam un thriller halluciné où les progrès de la science nourrissent la folie des âmes perdues en quête d'éternité.

Mon avis : un Chattam à part, en costume, dans le Paris de l'exposition universelle, mais aussi dans les bas quartiers de la ville lumière, obscurs, rances, sales... Entre surnaturel et machinations. Déroutant et envoûtant.

Varcolac, l'homme-loup des Landes - Magnus Latro - Autoédition


En lisière de la forêt des Landes girondines, le lierre s'affaire à effacer les ruines des bordels du Poteau. Mais le crime et le commerce de la chair ont laissé ici un héritage. Une femme est enlevée sur un parking. Des chasseurs ont disparu et des loups hantent les sous-bois. Des militants animalistes manifestent avec violence leurs revendications. Colère et incompréhension se confondent dans les campagnes. Le trafic de drogue s'épanouit à l'abri des grands pins et le sang coule sur les vieux pavés. Le rédacteur en chef du journal local est entraîné malgré lui par un déferlement terrifiant.

Les forces du mal affleurent des âmes tourmentées. Elles ont libre cours quand les ténèbres s'y répandent.

Avis de chroniqueurs :  Un thriller sombre, haletant, entraînant et effrayant qui nous emmène dans les profondeurs les plus noirs de l'être humain. le décor et les personnages sont très bien décrits ce qui nous plonge encore plus dans l'histoire et la rend réelle. 

Pinard de Guerre - bande dessinée - Philippe Pelaez et Porcel - Bamboo édition


“Rien ne grise comme le vin du malheur.” Ferdinand est un tire-au-flanc, un planqué qui simule une infirmité pour échapper à la guerre et éviter de se retrouver en première ligne, dans les tranchées face aux Allemands. Profiteur sans scrupules, il a fait fortune dans le commerce d’un pinard douteux et frelaté qu’il vend à l’armée, allant même jusqu’à nuire à la concurrence pour être le seul fournisseur des poilus. Alors qu’il écoule son vin près de la ligne de front, Ferdinand se retrouve malgré lui engagé dans le conflit et devient, avec ses compagnons d’infortune, prisonnier d’une tranchée prise entre deux feux.

Mon avis : très beau dessin, scenario aux petits oignons. Le personnage principal, qui coche toutes les cases du gros méchant s'avère être plus complexe qu'il n'y paraît, au fil de l'aventure. L'histoire connaît plusieurs rebondissements. Les dialogues sonnent justes. Le contexte historique est intéressant. 

Il s'agit de l'approvisionnement des troupes en vin, le pinard de guerre. Il était un élément important du moral des troupes et il est avéré que les poilus en ont consommé des hectolitres et pas toujours que du bon. Le vin était trafiqué, coupé, arrangé... Les pinardiers en ont tiré profit, abusivement. Mais de là à faire passer la troupe pour une armée de poivrots et affirmer que l'Etat-Major alcoolisait les hommes à l'extrême pour les envoyer au casse-pipe, il y a une limite qui relève du simple respect de nos grands-pères qui ont sacrifié leur vie pour la Patrie. A part ça, très bonne BD.

Adieu la belle Marguerite - Marcel Amont - Editions Cairn


Jean-Bernard Cazamayou a été élevé par ses grands-parents, bergers-cultivateurs de la vallée d'Aspe dans le Haut Béarn, et par Romélie sa mère célibataire. Les enfants sont cruels et le gamin, souvent traité de bastard, forge son caractère. Il passe son brevet élémentaire et poursuivra ses études à Bordeaux.
Son grand-père guide tous les ans le vicomte de Montfort de Tressac quand il vient chasser et pêcher en montagne ; ils sont devenus proches. Ghyslaine, la plus jeune de ses trois enfants, est aussi belle que rebelle ; Jean-Bernard en tombe en secret fou amoureux ; il fait tout pour briller aux yeux de cette inaccessible princesse tout en gagnant sa vie comme aide-mécanicien, sur le terrain d'aviation de Teynac - qui deviendra Mérignac plus tard.
Devenu pilote de chasse, il participera à la guerre de 40 ; abattu, il s'évade. Après avoir rejoint la RAF en Angleterre où il retrouve Ghyslaine, il est à nouveau abattu au cours d'une mission et se cache à Bordeaux avant de regagner l'Angleterre par la vallée d'Aspe et l'Espagne et de reprendre le combat.

Mon avis : un livre court, facile à lire qui en apprend sur ce grand artiste.

La femme qui dit non - Gilles Martin-Chauffier 


Une femme hors du commun - inspirée par la grand-mère de l’auteur - se remémore et nous raconte son incroyable existence.
1938. Alors que le destin de l’Europe s’apprête à basculer à Munich, un voilier anglais accoste sur l’Ile-aux-Moines. A son bord, Charles Evans et sa fille Marge. La jeune fille anglaise rencontre là deux jeunes Bretons, Blaise de Méaban et son meilleur ami Mathias. Elle épouse Blaise et, se croyant enceinte, ne peut l’accompagner à Londres lorsqu’il s’embarque pour répondre à l’Appel du Général de Gaulle. Esseulée, elle fait alors de Mathias son amant - et le véritable père de son fils. Ce trop lourd secret de famille et les guerres feront le reste…
De la débâcle 1940 à l’épuration en passant par la déportation, de la guerre d’Indochine aux Jeux olympiques de 1964 en passant par la guerre d’Algérie, ce trio amoureux traverse un quart de siècle où la petite histoire se mêle à la grande.

Mon avis : Un livre que j'ai beaucoup aimé, avec des personnages complexes et attachants. Les lâches ne sont pas toujours ceux que l'on croit et le courage se révèle aussi dans l'adversité. Dans le décor de cette si belle Bretagne, sur fond d'histoire...

mercredi 10 novembre 2021

Non, la terre ne va pas exploser et Rosemarie finira commissaire du peule

Rosemarie plaide pour une décroissance à laquelle est n'est pas prête.

L'écologie politique est un conservatisme matérialiste. C'est ce qui m'est apparu tout soudain en entendant un chroniqueur sur une radio ex-périphérique, dans l'un de ces débats interminables à propos de la pluie et du beau temps.

"Il y a urgence, la planète va exploser !" sommait la militante insoumise dont j'ai oublié le nom. "Mais non ! me suis-je dit. Non, la planète ne va pas exploser." Sauf à entrer en collision avec une étoile, la Terre ne subira pas d'Armageddon hollywoodien. 

Et quand bien même 35.000 espèces animales menacées disparaîtraient, ce qui constituerait une catastrophe, la température augmenterait-elle de 10° et la calotte glacière se liquéfierait-elle, déclenchant un tsunami d'Apocalypse, la planète, elle, continuerait de tourner autour du soleil, sur un axe immuable, 365 jours par an, 24 heurs par jour. 

Elle en a vu d'autres, la Terre, de l'apparition des premiers micro-organismes à l'ère post-industrielle, en passant par la disparition des dinosaures et les ères glacières, qui surgirent bien avant l'avènement d'homo erectus et l'invention du moteur à explosion.

Rosemarie épuise à elle seule plus de ressources qu'un agriculteur céréalier 

Installée derrière son PC de dernière génération ou sur son smartphone plus puissant qu'un Mac II fx des années 90, Rosemarie (prénom certifié progressiste), militante animaliste, écolo woke, scande des incantations. Durant ses vacances elle a alerté sa communauté Insta depuis Bali, après son trek en Inde. 

Elle ira chercher son Poke Bowl veggie au bar à salades du quartier, en vélo électrique. Elle le consommera assise en tailleur sur son sofa Ikea devant une série Netflix inclusive. Elle épuise plus de ressources à elle seule qu'un agriculteur céréalier de Picardie qui, lui, nourrit des milliers d'humains.

Elle se revendique révolutionnaire, mais elle n'aspire qu'à conserver ce mode de vie urbain "hyperconnecté", en totale déconnexion d'avec la nature. Elle retwittera avant de se coucher "Si les 35.000 espèces menacées dans le monde comprenaient qu'elles ne l'étaient que par une seule..." en commentant : "l'homme est un virus à éradiquer !

Le nihilisme de son propos ne lui effleurera pas l'esprit. Elle pense en boîte recyclée, Rosemarie, comme elle se nourrit. Elle aspire à l'éradication de l'espèce humaine. Sait-elle seulement qu'elle en fait partie.

La Révolution a commencé sans elle

Cet hiver, elle s'endormira dans son appart chauffé à 28° et rêvera de la décroissance qui ne la privera ni de l'Iphone 13 qu'elle a commandé sur Amazon prime, ni du prochain voyage dans la Cordillère des Andes.

Non, la planète ne va pas exploser. Ses écosystèmes naturels, eux, sont bel et bien impactés et modifiés en profondeur par l'activité humaine. Les sociétés humaines ne vont pas cesser d'empiéter sur la vie sauvage, pour ce qu'il en reste. Ni Gretta ni Rosemarie n'y feront rien. 

Une révolution profonde s'est produite sur Terre ces deux derniers siècles : l'accroissement exponentiel  de la population humaine (1 milliard en 1800, 1,5 milliard en 1900, 6 milliards en 2000, plus de 7 milliards aujourd'hui...) accompagné d'une amélioration considérable des conditions de vie. 

Et la plupart des nouveaux humains qui sont nés sur la Terre ces 20 dernières années n'aspire qu'à siroter un soda en tailleur face à un écran XXL dans le salon climatisé de Rosemarie. Ils se fichent comme d'une guigne de ses états d'âme, à Rosemarie, de ses questionnements de genre et des 3° supplémentaires qu'affichera le thermomètre dans les prochaines années. 

Ils ont peut-être tort, mais ça leur en bat une sans faire bouger l'autre, dès lors qu'un Eden leur est promis. Ils aspirent au progrès. Tant pis pour la COP26 et pour les suivantes.

Elle finira commissaire politique

L'humanité tire sa subsistance de la Terre et la Terre lui donne ce qu'elle peut. Si un jour elle s'épuise, l'homme s'adaptera. Peut-être que des phénomènes climatiques éradiqueront des millions de personnes, voire plus. Ce pourrait aussi être une pandémie sérieuse, ou des famines. Mais aucune décision politique n'y pourra rien, pas même la plus rigide des dictatures mondiales.

C'est pourtant bien à ce type de gouvernance qu'aspire notre Rosemarie pour continuer à pédaler avec assistance électrique et manger bio-certifié. C'est pour ça qu'elle conspue à tweet-que veux-tu pollueurs, mâles blancs, chasseurs, patrons et politiques et appelle de ses voeux toutes les contraintes environnementales et sociétales inimaginables. Qu'un tel régime advienne, elle en serait alors commissaire du Peuple, avant de retourner poussière à la Terre, qui continuera ses rotations dans l'Univers. 

Toute vie est vouée à s'achever. Les individus meurent. Les civilisations s'éteignent. Les espèces disparaissent. Les écosystème mutent. La grosse boule qui nous héberge s'en contrefiche. Sait-elle même ce qui se passe à sa surface ?