La tour de Babel s'est effondrée lorsque ses bâtisseurs ont cessé de se comprendre. |
Chaque jour, des policiers sont agressés, des passants sont massacrés, des groupuscules détruisent l'espace public, des minorités imposent leurs règles absurdes, sous protection régalienne. Des militants non violents subissent l'arbitraire de juges politisés, quand d'autres bénéficient de leur bienveillance.
La République se meurt. Son agonie entraîne avec elle jusqu'au principe démocratique, dans le mépris du peuple et de la nation. Plus rien ne compte désormais que les intérêts particuliers. Les lubies woke-diversitaire-intersectionnelles-antispécistes sapent le socle héléno-chrétien du pays franc. Les juges défont la loi au gré de l'air du temps, maussade. Les technocrates administrent sans gouverner.
Le tissu social se délite. Des bandes armées privatisent des espaces publics et y imposent leur loi. L'adversaire est devenu un ennemi : au débat s'est substituée l'invective. Une morale à géométrie variable supplante le bon sens. Le bien commun n'est plus. Il a cédé sa place à une juxtaposition d'intérêts particuliers.
Les ministres tombent au champ du désohnneur
L'état de droit est devenu un chantier privé de maître d'œuvre. C'est un campement sauvage où chacun dresse sa tente, autour de laquelle il érige ses frontières, aménage son langage, bricole sa nature. La maison commune s'est fissurée. Elle est inhabitable. On n'y communie plus qu'à la grande table du Commerce. Babel va sombrer.
Les adversaires du régime se frottent les mains. La corruption le mine. Il en est même fait spectacle. Des ministres tombent au champ du déshonneur, sous les coups des juges. Les magistrats pensent affirmer la droiture du système, ils en démontrent la vacuité et l'incurie. Leurs élucubrations alimentent l'info-spectacle au bénéfice de saltimbanques incultes.
Il n'est plus de vox populi. La ploutocratie s'en est affranchie. Elle a placé le pouvoir hors de portée, désincarné. Le jeu démocratique ressemble à une émission de téléréalité dont se désintéresse le public. C'est un mauvais feuilleton où se succèdent des candidats-limandes, Machiavel de bazar à courtes vues, intermittents d'un spectacle moribond.
Une mauvaise téléréalité
Ils ont laissé échapper jusqu'au panem et circenses qui a tenu aux temps antiques les décombres de Rome. Le boulanger est un obscur faux monnayeur, qui écoule des assignats démonétisés, dans une tour de verre, où s'agitent des petits bonshommes en costumes gris. Monsieur loyal orchestre le labeur d'esclaves, enchaînés à des encodeuses de zéros et de uns, affairés à agiter des marionnettes de Narcisse duplicables à l'infini.
L'école n'élève plus ni les cœurs ni les intelligences. Elle a renoncé à enseigner. Transpercée de toutes parts, elle n'éduque plus. Elle alimente en chair molle et en esprits vides un marché abyssal.
La matrice laisse pourtant échapper des âmes rebelles. Des esprits libres passent au travers du tamis.